Francis Wolff, professeur émérite de philosophie.
Philosophe. Professeur émérite de philosophie à l’École Normale Supérieure, rue d’Ulm à Paris – il en a longtemps dirigé le département de philosophie, a animé le séminaire « Positions et arguments ». Il a été professeur à l’université de São Paulo au Brésil ; aussi aux universités de Reims et de Paris Nanterre.
Francis Wolff est connu pour ses travaux sur la pensée ancienne – notamment sur Aristote. Depuis une vingtaine d’années il développe une œuvre personnelle centrée sur la singularité de l’être humain.
Ses travaux sont animés par une volonté reconstructrice en opposition avec les tendances déconstructionnistes et relativistes qui dominent notre époque.
Francis Wolff met au cœur de sa recherche les universaux anthropologiques dans les domaines de la pensée – des doctrines morales aux idées esthétiques ; et dans les aspects les plus divers de la vie humaine : langage, amour, émotions, arts.
Il éclaire son parcours intellectuel et dresse une synthèse de ses travaux dans ses Entretiens avec André Comte-Sponville, publiés à l’automne 2021 :
Le monde à la première personne.
Sélection bibliographique :
- Notre humanité : D'Aristote aux neurosciences, Fayard, 2010.
- Il n'y a pas d'amour parfait, Fayard, 2016.
- Trois Utopies Contemporaines, Fayard, 2017.
- Pourquoi la musique ? Fayard, 2015 ; Pluriel, 2019.
- Plaidoyer pour l’universel : fonder l’humanisme, Fayard, 2019 ; Pluriel 2021.
- Le monde à la première personne : Entretiens avec André Comte-Sponville, Fayard, 2021.
Présentation de la conférence : la raison de l'universel
Au-dessus des opinions, des convictions morales ou religieuses, toutes également respectables, au-dessus des différences de communauté ou de culture, il y a des valeurs universelles : la raison, la science, l’égalité de tous les êtres humains, etc.
Ces valeurs aujourd’hui se portent mal : on assiste, à droite, à la montée des nationalismes et, à gauche, à la montée des revendications identitaires.
On fait à l’universel toujours le même procès : il serait uniformisateur, oublieux des différences et des sentiments d’appartenance ; ou il ne serait que le masque de l’intérêt du plus fort, il nierait l’opposition des dominants et des dominés.
Ces critiques sont souvent pertinentes. Il faut donc y répondre. Il faut aussi montrer que les valeurs universelles n’ont rien perdu de leur pouvoir émancipateur.
Mais sur quoi fonder ces valeurs et notamment celle d’humanité, quand on ne peut plus s’appuyer ni sur un Dieu révélé ni sur une Nature équivoque ? Quelles armes restent aujourd’hui à la raison ? De quelle raison s’agit-il ?
Focus sur : Plaidoyer pour l'Universel
Jamais nous n’avons été aussi conscients de former une seule humanité. Nous nous savons tous exposés aux mêmes risques : changement climatique, crise économique et écologique, épidémies, terrorismes, etc. Mais alors qu’elle s’impose dans les consciences, l’unité de l’humanité recule dans les représentations : revendications identitaires, nationalismes, xénophobies, radicalités religieuses. L’universel est accusé de toutes parts : il serait oublieux des particularismes et des différences, en somme il serait trop universel. Ou il ne le serait pas assez, il ne serait que le masque du plus fort : du patriarcat (tous les hommes, mais pas les femmes), de l’Occident (tous les hommes, mais seulement les Blancs), ou de l’anthropocentrisme (tous les hommes, mais pas les animaux).
Contre ces replis, il faut que les idées universalistes retrouvent leur puissance mobilisatrice et critique. Contre la dictature des émotions et des opinions, défendre la raison scientifique. Contre l’empire des identités, refonder une éthique de l’égalité et de la réciprocité.
Sur quoi peut aujourd’hui reposer cet héritage des Lumières ? Ni sur un Dieu, ni sur la Nature, car ils prouvent tout et son contraire. Il faut s’y résoudre : l’humanité est seule source de valeurs. Pour autant, nous ne sommes pas condamnés au relativisme. Car l’humanité, ce n’est pas seulement l’ensemble des êtres humains, c’est aussi la qualité présente en chacun de nous et qui nous lie aux autres : non pas la capacité de communiquer qui est aussi propre à d’autres espèces, ni l’aptitude à raisonner que possèdent certaines machines, mais la faculté de raisonner en communiquant, autrement dit de dialoguer.

Olivier Bétourné, historien, éditeur.
Diplômé de l’Institut d’études politiques de Paris, élève d’Albert Soboul (1914-1982) alors...
Johann Chapoutot, historien.
Ancien élève de l’École Normale Supérieure ; diplômé de l’Institut d’Études Politiques de...
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Jean Paul DEKISS réalise une vingtaine de courts métrages. Puis à la fin des années 1990,...
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Journaliste à la Dépêche du Midi de 1979 à 2018. Grand reporter et éditorialiste. Reportages...
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Docteur de l’École Pratique des Hautes Études (EPHE) en Histoire des religions et Anthropologie...
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Olivier Loubes a soutenu sa thèse « L'école et la patrie en France dans le premier vingtième...