Sylvain Piron, historien médiéviste.

Directeur d’études à l’École des hautes études en sciences sociales. Ses recherches concernent l’histoire intellectuelle occidentale des XIIIe et XIVe siècles, en particulier le mouvement franciscain et ses courants dissidents, les béguines, le prophétisme et les expériences extatiques. Il mène également une histoire critique de la formation de la pensée économique dans la longue durée.

Principales publications :

• Pierre de Jean Olivi, Traité des contrats, présentation, édition critique, traduction du latin et commentaires, Paris, Les Belles-Lettres, 2012 ;

• Dialectique du monstre. Enquête sur Opicino de Canistris, Bruxelles, Zones sensibles, 2015 ;

• L’Occupation du monde, Bruxelles, Zones sensibles, 2018 ; Généalogie de la morale économique (L’Occupation du monde, t. 2), Bruxelles, Zones sensibles, 2020, 448 p. ;

• Christine l’Admirable. Vie, chants et merveilles, précédé de Thomas de Cantimpré, Vie de Christine l’Admirable, éditée et traduite par S. P. et Armelle Le Huërou, Bruxelles, Vues de l’esprit, 2021.

Présentation de sa conférence : Le libéralisme, mythe biblique

Dans les façons de penser contemporaines, les « réalités économiques » s’imposent comme une valeur supérieure devant laquelle toutes les autres préoccupations devraient s’incliner. Le désastre écologique qui se manifeste plus fortement chaque année ne conduit toujours pas à remettre en cause ce primat. Un détour par le Moyen Âge permet d’en comprendre la force et d’observer comment cette pensée s’est constituée au fil d’une longue histoire où des thèmes issus de la morale chrétienne ont été détournés de leur sens. Ce qui n’était que des moyens ont été pris pour des fins. Il n’y aura pas d’issue à l’impasse dans laquelle la société industrielle s’est enfermée sans une remise en cause radicale de nos façons de penser et d’agir. L’écologie n’est pas une question technique, mais une affaire spirituelle.